Il fait trop chaud…


Il fait trop chaud…
Pour pallier au froid quasi sibérien qui sévit au dehors et qui tente de s’infiltrer dans nos 90m², j’ai trop augmenté le chauffage. Je jette un coup d’œil à l’horloge numérique du décodeur qui alimente mon plasma en images porno. Il est 1h du mat’.
Dans la pièce voisine, ma fille qui a rêvé de "choses effrayantes", a rejoint Sofia dans notre lit qui m’est désormais interdit ! Totalement avachi dans le vieux Chesterfield vermillon qui trône au centre du séjour, je n’ai pas la force d’ordonner à mon corps de me conduire jusqu’au thermostat fixé au mur. Je soupire lourdement, passe ma main à plusieurs reprises sur mon crâne rasé, puis baisse le bas de ma chemise qui laissait apparaître les rondeurs de mon ventre pubescent. Merde, j’ai grossi !
J’ai mis footing et muscu de coté depuis trop de semaines ! Et, ce soir, lassé de composer mes repas en fonction de ce qu’indique l’aiguille de notre pèse-personne dernier cri acheté en famille au Printemps de la Maison, je me suis lâché sur un Château Le Thil 2003, du pain et du Brie. J’ai pris 2kg !! C’est totalement con, mais rester mince est devenu en dehors de mon acharnement à gagner un max de fric, l’un des seuls intérêts de ma triste vie…

Dans la semaine, pris par la frénésie du boulot qui m’agite, m’excite et me stresse, je n’ai pas le temps de me prendre la tête avec d’existentielles questions ; je vais de l’avant sans trop réfléchir. Il faut une soirée comme celle-ci, ni trop gaie, ni trop triste, pour que je me rende bien compte qu’au fond, je me déteste ! Avec un sourire qui a du mal à rester sur mes lèvre, je me dis que la seule manière pour moi d’être rigoureux dans un quelconque régime alimentaire (sic), c’est de rester comme je l’ai été l’année dernière, « sentimentalement minable ».
Avant d’aller se coucher, Sofia m’a sucé pendant d’exquises minutes alors que je visionnais un enregistrement de Paris sexy Dernière... mais sans arriver à me faire jouir ! Je ne lui en veux presque pas ! Je fais parti de ces hommes mariés, qui au fil des années ont perdu toutes illusions sur le sexe… en couple.

J’ai des putains de questions qui se bousculent en pagaille dans mon crâne. Qui peut m’expliquer ce qui attend un type qui dissimule la plupart de ses émotions au point de se sentir devenir petit à petit, un autre ? Qui peut m’expliquer pourquoi, je fais le bien que je ne veux pas ? Pourquoi ne suis-je pas aussi cruel que je le souhaiterais ?...
Je ressens tout de façon désordonné, et vis mes amours avec incohérence. Je pleure mais mes larmes ne coulent pas ! Je rie alors que j’aurais aimé pleurer tout mon saoul ! Je baise parfois avec tendresse mais Mon tendre Amour ne se laisse plus baiser…

Déchirant le calme très « résidentiel » du quartier où nous vivons, un couple très aviné s’engueule méchamment devant notre maison. Fais chier !! Mon esprit « connardp’titbourgeois » refait surface et je songe à appeler la flicaille pour avoir la paix. Mais je manque toujours autant de volonté pour me trainer jusqu’au téléphone !! Alors, je subis en silence… comme j’ai coutume de le faire !!
2h15…
Je m’enfonce lentement dans un sommeil chaotique et me met à rêver d’un groupe de noctambules alcooliques que j’accule dans le jardin de mes voisins, au milieu d’une centaine de nains de jardin rougeauds, afin de leurs éclater la tronche à coup de pots de géraniums.

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